Je passe mon temps à répéter que la vidéo, ce n'est pas décalquer sur galette une sortie salle 6 mois plus tard: ce ne sont ni les mêmes recettes, ni le même public. Mais bon, c'est parfois difficile d'évangéliser sur ce thème. Aussi, réussir un direct to vidéo est une occasion rêvée pour illustrer cette conviction, car là, on ne peut pas dire qu'on a été aidé par une sortie ciné.
Et Pathfinder, ce n'est pas une réussite, c'est un triomphe! Ce duel cosmique Vikings contre Indiens relève de la Dark Fantasy, ce pan de l'heroic fantasy peuplé de guerriers sculpturaux au torse huileux, qui se cognent dans une atmosphère de fin du monde. Sont rattachés à cette veine: Conan (ciné), Thorgal (BD), Manowar (musique), Frank Frazetta (arts graphiques), WarHammer (games). C'est un univers et un marché de niche ultra cohérents.
En visionnant le film pour la première fois, j'ai tout de suite su que le potentiel était énorme. L'oeuvre étant maudite (tournage cauchemardesque, flop au BO US), pas de sortie salle France. Mais ce n'est pas grave: outre ce public Dark Fantasy avide d'une nouvelle création ciné depuis le Treizième Guerrier, j'avais en ligne de mire des succès colossaux en vidéo comme Apocalypto (survival sur fond de Civilisation) et 300 (combats épiques super esthétiques), autant d'ingrédients contenus dans Pathfinder. Si vous voulez voir un extrait du film, il est consultable ici.
Antoine Ménard et moi y avons cru à fond et mis sur pied un plan béton: date de sortie sans concurrence pendant 3 semaines, spot entièrement remonté sur musique métal pour coller à 300, investissement média multiplié par 3 vs les ratios usuels.
Au final, Pathfinder va boucler sa vie 8 semaines avec plus de 90 000 ventes, des scores supérieurs à Apocalypto, World Trade Center, ou Déja Vu. C'est à coup sûr l'un des plus gros DTV du marché, et il conforte FPE comme le faiseur de succès sur le segment Epic Action, qu'on avait déjà alimenté l'an dernier avec Red Sword.
Au passage, je prépare l'acquisition du prochain block sur ce créneau, mais je ne peux pas en dire plus...